Cela ne fera mal qu'une seule seconde.
Dire que ça recommence de nos jours… Ma mère m’en avait parlée, tout comme sa mère l’avait fait avant elle.
- Ils commencent toujours par rejeter la faute sur nous, peu importe les évidences. Nous sommes les boucs-émissaires parfaits.
La race humaine est mauvaise, c’est vrai. Mais d’autre le sont bien plus… Octobre apportait ses premières neiges lorsque les meurtres débutèrent. N’étant jamais parvenue à se libérer de son lourd passé, Salem avait fait de son image mythique une force. « La Ville des Sorcières », comme on pouvait le lire la plupart du temps. Un peu d’histoire venant se mêler à des légendes farfelues, le tout saupoudré d’une dose d’économie… C’est du moins ce que je pensais en y mettant les pieds avec mes parents l’année dernière. Parfois, on se surprend à vouloir connaître toutes ces créatures de légendes, à espérer qu’elles soient réelles, mais dans très peu de cas, on se retrouve face à face avec l’une d’entre elles…
Il était très tard lorsqu’un hurlement perçant déchira une petite partie de la ville. Alerté par les habitants, le shérif s’était déplacé avec ses adjoints à ses côtés. On les vit s’enfoncer dans la nuit… Puis plus rien. Les jours passèrent, l’inquiétude grandit. Un matin, une fillette tomba sur trois corps méconnaissables tant ils étaient réduits en charpie. On identifia tant bien que mal le shérif et ses adjoints.
Dans Salem comme dans n’importe quelle ville de ce genre, les rumeurs allaient bon train… Monstres, Vampires, Loups-Garous… Tout était bon pour attirer les touristes et leur argent. Un second meurtre eut lieu, puis un troisième et ainsi de suite jusqu’à ce que la police compte dix-sept victimes.
Partout, j’entend des murmures. Je sais ce qui se raconte sur moi et ma famille. Les on-dit, je m’y suis faite. Les gens qui s’écartent sur mon passage, aussi. Au fond je les plains. Comment pourraient-ils se défendre ? Ils sont si faibles, si facile à tuer. Lorsque la nuit tente de s’emparer de votre âme, il est temps de faire un choix.
J’ai fait le mien. Et vous ?
La suite.